Patrimoine oublié

Hors des lieux de passage mais pourtant si près de vous, des mondes oubliés subsistent.

Arrêtez-vous et regardez les, ces ruines que nous avons pris l'habitude de ne plus voir.
Vous découvrirez des architectures imposantes rongées par le temps.
Vous observerez la végétation qui poursuit sa reconquête au fil des saisons.
Vous ressentirez le calme assourdissant qui règne dans ces sanctuaires.

Ces édifices, balayés par les courants d'air, sont déserts. Ils conservent cependant les traces de l'activité humaine passée.
L'imagination aidant, les anciens occupants reviendront. Avec vous, ils déambuleront parmi ces vestiges qui furent leur quotidien et souvent leur fierté.
L'espace d'un instant, remontons le temps et redonnons vie à ces lieux pétrifiés.

L'oubli et la décrépitude ont offert une nouvelle majesté à un patrimoine qui se désagrège.
Visitons le une dernière fois avant qu'il ne redevienne poussière.

Nous sommes fin juillet, à l'heure où la chaleur du soleil a laissé place à la fraîcheur de la nuit et à l'humidité en provenance de l'océan.
Je me suis réveillé en sursaut. Le cauchemar qui me hantait s'est terminé par un hurlement strident dont l'écho résonne encore à mes oreilles. Ce cri que j'espère imaginaire semblait provenir des dunes. Je me sens attiré vers la plage comme si l'appel m'était destiné.
Je gravis la première dune, puis la suivante. La lune blafarde crée de longues ombres sur la moindre plante, transformant la maigre végétation en autant de griffes tordues et menaçantes.
Plus je progresse, plus le sol prend un aspect inhabituel. Le sable est maculé de boue et quelques objets indéfinissables apparaîssent. Ils sont corrodés, méconnaissables, mais semblent tous être extrêmement anciens.


La carrière a fourni des pierres blanches, pures, au grain très fin. Elles furent utilisées pendant plus d'une centaine d'années pour l'édification des monuments de la région.
La carrière a servi ensuite à la culture des champignons comme en témoignent les inscriptions sur les murs: Elles décrivent les dates et les quantités de mycélium ensemencé (lardé).

Je reviens en ces lieux, quatre mois après ma dernière visite.
Elle a peu changé. Loin de la ville, du bruit, l'usine est figée et continue de s'enfoncer dans l'oubli.
Pourtant, des éléments ont bougé ou disparu: d'imposantes portes en fer ont été enlevées, des documents ne sont plus à la même place. La clôture neuve et ses dérisoires panneaux d'avertissement sont-ils signes que ce patrimoine va être préservé ou bien qu'il va être balayé d'un coup de bulldozer?

Exploration d'une carrière de l'entre-deux-mers. La carrière a été longtemps exploitée par les champignonnistes. Peu d'éléments remarquables. Nous ne trouvons ni écritures ni dessins particulièrement intéressants. La pause repas a cependant été exceptionnelle: Magret de canard, pommes de terre à la sarladaise et girolles. Saint Emilion Grand cru ... tout cela dans l'obscurité, au fin fond d'une carrière.

L'usine date du milieu du XIXème siècle et fut le principal fournisseur d'emploi de la région pendant une centaine d'années. Sa fermeture il y a un peu plus de 30 ans a entraîné de nombreuses pertes d'emploi.
Les édifices sont lentement absorbés par la végétation et se transforment en un écrin végétal luxuriant qui accueille chats et oiseaux.

Nous partons à deux, explorer une carrière de pierres en Gironde. Vers 11h, nous arrivons dans la cuvette qui constitue l'entrée principale de la carrière. De nombreuses ouvertures laissent pénétrer la lumière qui colore les cavages de teintes allant du bleu à l'orange.
Dès l'entrée, je suis impressionné par l'emprise de la végétation sur la pierre. Des lianes descendent des plafonds, ou sont incrustées dans les moindres anfractuosités de la roche. De grandes fougères dépassent des murs végétaux exubérants qui encadrent les ouvertures. Cette jungle nous fait oublier la civilisation que nous venons à peine de laisser derrière nous.

L'usine est totalement déserte. Le silence est parfois brisé par le fracas de quelques plaques de tôles qui résonnent sous l'action des courants d'air.
A l'entrée, quelques logements en ruine témoignent de l'importance que ce lieu a dû avoir pour le village. Un "café de l'usine", aux fenêtres et portes maintenant closes, accueillait les ouvriers en fin de journée.

Départ 10h, à la recherche des entrées localisées après des recherches sur des documents présentant l'historique des carrières de pierre de la région. Ne sachant pas ce qui nous attendait, ni si nous pourrions accéder aux réseaux, nous avions repéré trois lieux prometteurs pour nos explorations. Nous démarrons donc la journée à la recherche de la première entrée. Le plan "A".

Ce sanatorium, construit juste avant la première guerre, fut consacré à l'accueil et aux soins d'enfants défavorisés ou malades. La proximité de la mer et le climat ensoleillé étaient favorables au bien-être des patients. Après une soixantaine d'années de service, les lieux sont abandonnés et le sanatorium se délabre inexorablement depuis 30 ans.

Une belle demeure en fin de vie. Pillée, squattée, dégradée, seule sa façade sera conservée pour laisser place à des logements neufs. Les squatteurs viennent d'être expulsés. L'état de délabrement extrême de l'intérieur et la saleté due à un squat de longue durée ont eu raison de la majesté des lieux.

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