Sitôt l'obstacle d'épines, d'échardes et de pièges végétaux franchi, j'accède à un autre univers, isolé des regards. Je marche sur un sol moite et glissant, couvert d’une mousse qui sature l'air d'une odeur puissante. Un brouillard de fines gouttelettes enveloppe ce fragment de jungle dans lequel se dissimulent quelques princesses qui resplendirent en des temps révolus.

Les méandres de leurs carrosseries sublimes s'effacent, vaincus par l'envahisseur végétal qui les assimile inexorablement. Les demoiselles déchues furent rayonnantes et admirées et, bien qu'altéré, l'envoûtement opère toujours pour qui apprécie cette alchimie du végétal et du métal, cette harmonie de textures, de nuances et de courbes. Ici, plus qu’en de nombreux autres espaces, j’éprouve cette émotion, faite de regrets, de nostalgie mais aussi du délice d’être seul, découvrant une terre inconnue. Je revis des fragments de temps qui ne reviendront plus.

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